Anticiper pour construire l'avenir
À la lecture du nom de notre projet « INTILAQ 2050 », la plupart de nos interlocuteurs réagissent souvent de la même manière : « 2050, c’est loin ! Cela n’a aucun sens ».
Cette réaction reflète concrètement l’impact direct des politiques mises en œuvre depuis la révolution tunisienne : l’accumulation des problèmes quotidiens, l’incapacité persistante de l’État à apporter la moindre amélioration tangible dans la vie quotidienne des Tunisiennes et Tunisiens, a créé une lassitude profonde, une perte d’espoir et un fatalisme généralisé, non seulement auprès des citoyens, mais aussi des organisations internationales et même de l’intelligence artificielle.
À titre d’exemple, nous avons soumis une synthèse de 13 pages de notre plan de transformation à l’IA GROK3 d’Elon Musk, dont la réponse fut sans appel : « Ce plan est ambitieux, innovant et pertinent, cependant il paraît totalement irréaliste à mettre en œuvre dans un pays incapable de finaliser de simples chantiers de construction de ronds-points, de routes ou d’hôpitaux ! ». No comment ! Heureusement que nous ne comptons pas sur les IA pour faire le travail à notre place !!!!!
Certes, l’horizon 2050 peut sembler éloigné, mais comment envisager un futur sérieux sans penser loin ? En effet, même si nous disposions immédiatement des ressources financières, des compétences techniques et des équipements nécessaires, il faudrait près de 15 ans pour reconstruire nos réseaux électriques, plus de 20 ans pour moderniser notre réseau d’eau et d’égouts, 15 ans pour restructurer intégralement notre réseau de transport, ou encore procéder à la reconstruction complète, comme le prévoit notre plan, de l’ensemble des bâtiments administratifs.
Comment pourrions-nous concevoir une infrastructure électrique cohérente, un appareil agricole efficace ou une industrie performante si nous ne posons pas dès maintenant des hypothèses réalistes sur notre niveau futur de développement et donc de consommation à l’horizon 2050 ?
Nous sommes conscients que le pire scénario possible serait l’« effet tunnel », où aucune amélioration tangible ne serait perceptible à court terme par nos concitoyens. C’est pourquoi notre roadmap INTILAQ 2050 combine une approche à court terme visant à démontrer rapidement l’efficacité concrète de nos actions et restaurer la confiance (« cela marche ! »), et une approche responsable à long terme anticipant l’avenir avec pragmatisme et réalisme.
Ainsi, cette feuille de route détaillée définit clairement notre trajectoire stratégique jusqu’à 2050. Elle ne se limite pas à une simple projection théorique ou à une succession d’actions ponctuelles, mais constitue un outil fondamental de pilotage stratégique permettant d’assurer la cohérence, la lisibilité et la réalisation concrète de notre ambition collective.
Face à la complexité et à l’interdépendance des défis auxquels notre nation est confrontée, cette roadmap garantit des jalons précis, une gestion proactive des risques, une coordination efficace des acteurs et un ajustement constant des efforts pour rester fidèle à notre vision initiale sur 04 axes de transformation.
Structurée en phases majeures, notre roadmap permettra d’assurer la mobilisation et la reconstruction, l’accélération stratégique et la consolidation à long terme de la souveraineté nationale, de la résilience économique, environnementale et énergétique, et de replacer l’humain au cœur de notre modèle national de société.
2024 – 2025 : LE PLAN D’URGENCE
Un plan d’urgence en 50 mesures rapides et pertinentes pour réorienter les flux financiers existants vers des activités créatrices de valeur et jeter les bases de notre nouveau système productif. Celui-ci sera basé sur l’énergie, l’exploitation durable de nos ressources et les fonctionnalités territoriales définies par nos bio territoires.
En mobilisant ces fonds, notamment via le routage des flux financiers existants, nous proposons de générer 50 000 emplois directs et indirects à travers la réhabilitation de bâtiments et d’infrastructures clés, la création de 500 déchèteries, et le lancement d’une normalisation énergétique et écologique des habitations.
En outre, ce plan propose un vaste débat national sur les attentes du peuple et les sujets clés de notre société afin de préparer l’étape suivante.
Ce grand débat vise à engager les citoyens, les entreprises et les institutions dans un dialogue constructif pour façonner ensemble un avenir prospère et inclusif.
En renforçant la collaboration entre les différents acteurs, nous affirmons pouvoir instaurer rapidement une dynamique positive et vertueuse de changement et de développement durable pour tous, redonnant espoir en prouvant que le changement est à notre portée et que notre approche est pertinente.
2025 – 2030 : LA MOBILISATION DES FORCES VIVES
Il s’agit de remotiver, mobiliser nos forces vives, de fédérer la nation, de reconstruire notre république avec ses institutions, et de mettre en place les bases de la transformation structurelle cible pour le pays. Nous avons cinq ans pour accomplir cette ambition; après, il sera trop tard.
Les crises récentes ou en cours ont redistribué les cartes et ébranlé les modèles traditionnels.
Nous devons transformer les enjeux de civilisation en une opportunité unique pour redéfinir notre avenir et concrétiser notre vision d’une Tunisie prospère et innovante.
En renforçant la cohésion sociale et en engageant tous les acteurs de la société, nous pourrons bâtir une nation résiliente, prête à affronter les défis futurs et à saisir les opportunités de demain.
2030 – 2040 : LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX HORIZONS
La transformation autour d’un Grand Maghreb élargi, allant de la Mauritanie à une Palestine et un Israël, enfin apaisés, en passant par le Liban, l’Égypte et la Jordanie.
Nos objectifs communs seront d’une part la création d’une région humaine et sociale, et d’autre part souveraine et autonome grâce à la création de géants économiques maghrébins.
La résilience de la Tunisie n’a de sens que dans une logique de résilience intégrée de notre région. Ce Grand Maghreb Élargi doit devenir un levier de paix et d’humanité, fédérant les communautés autour d’un objectif commun, là où jusqu’ici elles n’ont vu que leurs différences et leurs antagonismes.
Nous devons redéfinir de nouveaux partenariats stratégiques, tant avec l’Afrique, l’Europe, le Royaume-Uni, la Russie, le Moyen-Orient, l’Asie, ainsi que l’Amérique du Sud et le Canada.
En construisant des alliances solides et diversifiées, nous renforcerons notre position sur la scène internationale et favoriserons une croissance économique durable et inclusive.
Cette décennie sera marquée par l’expansion de nos échanges commerciaux, le développement des infrastructures régionales et l’intégration de marchés dynamiques, positionnant ainsi notre « Grand Maghreb Élargi » comme un acteur clé au cœur des flux socio-économiques et culturels globaux.
2030 – 2040 : LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX HORIZONS
Cette décennie cruciale sera marquée par des défis majeurs comme :
- La raréfaction croissante des ressources clés, aggravée par des crises et conflits liés à leur accès.
- L’intensification des impacts du changement climatique, entraînant des crises majeures comme la pénurie d’eau, les catastrophes naturelles ou la montée du niveau des mers, ainsi qu’une augmentation significative des migrations autour de la bande équatoriale, notamment en Afrique.
Cette période verra probablement émerger des ruptures technologiques majeures, telles que :
- Les prémices d’une maîtrise industrielle de l’énergie à fusion nucléaire (ITER en Europe, SPARC aux États-Unis), révolutionnant l’accès à l’énergie.
- L’apparition potentielle d’intelligences artificielles conscientes, abordée dans les analyses prospectives de Ray Kurzweil (« The Singularity is Near ») et de Nick Bostrom (« Superintelligence »). (attention : nous d’adhérons pas du tout à la vision transhumaniste de ces auteurs).
- Des avancées majeures en biotechnologie, telles que les recherches en biologie synthétique avec CRISPR ou la création d’organismes synthétiques par Craig Venter.
- L’exploitation commerciale des ressources spatiales, comme prévu par les programmes Artemis de la NASA, Chang’e de la Chine, ou encore les initiatives privées (SpaceX, Blue Origin) pour l’extraction de l’hélium-3 lunaire et de métaux rares sur des astéroïdes.
- Des innovations médicales disruptives, telles que les travaux de Neuralink sur l’interconnexion directe cerveau-machine et les recherches avancées en médecine régénérative et anti-âge menées par la SENS Research Foundation.
Face à ces évolutions, nous investirons à l’échelle régionale dans ces technologies avancées et infrastructures durables autour du bassin méditerranéen. Cette période sera également consacrée à renforcer notre sécurité alimentaire et énergétique. Par ces mesures visionnaires, la Tunisie se positionnera comme un leader régional et mondial en matière de résilience stratégique, capable non seulement de répondre efficacement aux crises mais aussi de saisir les opportunités disruptives pour assurer la pérennité et la prospérité durable des générations futures.
