Les grands chapitres de nos travaux

Depuis les années 2000, et indépendamment du régime politique, l’État tunisien n’a pas été en mesure de mettre en place une stratégie de développement vertueuse, c’est-à-dire un développement qui s’autogénère par lui-même, comme l’écosystème d’une forêt par exemple qui se développe continuellement si les conditions stœchiométriques élémentaires sont remplies (soleil, eau, vent, etc.). Parmi les nombreux freins à notre développement, on peut citer de manière non exhaustive :

• L’absence de compétence, de vision et de cohérence des politiques publiques accompagnée d’une absence totale de méthodologie uniforme à l’état
• Des approches systématiquement court-termistes qui ne traitent aucun enjeu sur le moyen et long terme
• Le fonctionnement en silo de l’administration, qui génère des décisions constamment antinomiques et contradictoires
• La dissolution des responsabilités à tous les niveaux hiérarchiques accompagnée de l’absence de méthode et d’objectifs formels, mesurables à atteindre
• Une absence d’évaluation rigoureuse des politiques publiques mises en œuvre qui entrave notre capacité à tirer des leçons de nos erreurs, et une tendance systématique de chaque nouveau gouvernement à écarter les initiatives précédentes, préférant repartir de zéro plutôt que s’appuyer sur les travaux de leurs prédécesseurs.

En réalité, cette situation désastreuse s’explique simplement par une absence totale d’idéologie. Les pseudo-partis politiques en place depuis la révolution, n’ayant en tête que la course au pouvoir, n’ont jamais été en mesure de poser clairement une vision idéologique permettant de bâtir l’avenir de la nation. Êtes-vous en mesure d’expliquer ce que propose un seul parti politique, de manière précise et détaillée pour les retraites, la fiscalité, les caisses sociales, le modèle productif, le digital, la gestion de la dette, la géopolitique, l’eau, l’énergie ou l’écologie ?  Rien ! Pas un document n’a été plus loin que « il nous faut une transition énergétique », « il faut lutter contre la corruption », « il faut lutter contre la pauvreté », « il faut libéraliser l’économie »,  il faut réduire la dette », il faut, il faut, il faut. Des banalités, encore des banalités, toujours des banalités.

Dix ans d’actions pseudo politiques qui se résument à des généralités sans vision mais toujours justifiées par une « escroquerie intellectuelle » qu’il est temps de stopper ! Celle du fantasme du gouvernement de « compétence »  qui va résoudre par lui-même tous les problèmes. Des gouvernements de compétence toujours construits par des alliances contre nature, sans que jamais le sujet du sens commun ne soit abordé. Une approche par les compétences qui permet de diluer les vraies questions sur la trajectoire idéologique que doit prendre notre nation, en tant qu’État et en tant que société humaine ou même en tant que civilisation.

Les questions des retraites, du social, de l’éducation, de l’énergie, de l’eau, du modèle productif, des entreprises publiques ou de l’endettement ne sont pas des sujets que l’on traite par les compétences, mais par la force de conviction. Savoir si nous voulons un modèle libéral, ultralibéral, néolibéral, socialiste, transhumaniste, écologique, souverainiste, européiste, mondialiste, africaniste, panarabiste, ou autre, n’est pas un sujet que l’on traite par la « technique » ou le « CV », mais par la vision que l’on a du monde d’aujourd’hui et du monde de demain que nous voulons construire ensemble.

C’est cette vision, cette idéologie, cette conviction basée sur des valeurs claires, qui génèrent par elles-mêmes des grands principes cohérents de transformation de la cité !  Le reste n’est que de la mécanique à confier ensuite à des compétences alignées sur ces même valeurs !

Depuis 2011, la Tunisie a vu défiler plus de 400 ministres surdiplômés, pour quel résultat ? Aucun ! Les indicateurs comme le pouvoir d’achat, l’endettement, le niveau de pauvreté font qu’avec 14 gouvernements et ces 400 ministres de compétence, nous avons fait un bond en arrière de plus de 15 ans.  Ainsi, et avant de lire les orientations de notre plan de transformation ou le détail de notre plan d’urgence, nous vous invitons à découvrir notre manifeste INTILAQ 2050 sous forme d’articles.

Vous l’avez compris, ces articles ne sont pas issus de nos compétences, mais de nos valeurs fortes qui forgent nos convictions, qui elles-mêmes, définissent notre vision. L’ensemble de ces principes fonde donc notre idéologie, notre identité de pensée ! Les mesures que nous proposons ne sont que la résultante ou la mécanique issue de notre philosophie et de notre ADN.